Randonnée de 8,5 jours effectuée en août 2016
J'avais
établi l'itinéraire de manière à pouvoir arriver et repartir en
transport en commun, et découpé les étapes en fonction de mes
capacités de randonneur moyen et des possibilités d'hébergement.
Pour l'essentiel, l'itinéraire emprunte des GR : le GR5 (2
jours), le GRP du tour du mont Thabor (1 jour), le GR57 (1 jour), le
GR54 (2 jours). Les rares portions hors GR ne présentent aucune
difficulté d'orientation.
Je
souhaitais depuis longtemps visiter la vallée de Névache (la haute
Clarée), que je ne connaissais pas. Elle constituait donc mon
premier objectif, et j'y ai passé trois jours, de lac en lac et de
gîte en refuge, dont une étape en aller-retour dont pourrait se
passer un randonneur souhaitant effectuer le même parcours mais
disposant de moins de temps.
Un
autre point de départ possible, faisant gagner une journée, aurait
été Bardonnecchia en Italie (desservie par le même TGV et pour
laquelle la SNCF propose curieusement des billets moins chers que
pour Modane), d'où il est possible de rejoindre l'itinéraire aux
Granges de la Vallée Etroite.
Au-delà
de Névache mon itinéraire se poursuivait vers l'Oisans, à l'ouest,
pour se terminer à Mizoën (bus pour Bourg d'Oisans et Grenoble au
barrage du Chambon). Mais en faisant étape à Besse plutôt qu'à
Mizoën, une (longue) journée de plus par le GR54 m'aurait permis
d'arriver à pieds à Bourg d'Oisans.
Je
n'avais pas prévu de prendre des photos et n'étais pas équipé
pour. Mais à partir du troisième jour et du retour du beau temps,
je n'ai pas pu résister à l'envie de garder des souvenirs et ai
utilisé mon téléphone, même si la qualité des photos s'en
ressent parfois.
4 août : Modane
-Valfréjus (GR5)
Arrivée à Modane en TGV vers 15h.
Montée à Valfréjus par la variante
du GR5 qui part de la gare via Fourneaux puis la rive gauche du
ruisseau du Charmaix. 600 m de dénivelé plus 1,5 km de plat
jusqu'au gîte d'étape Les Tavernes, situé à la sortie de
Valfréjus (1630 m). Environ 2 heures 15 de
marche effective.
Bavante, en plein cagnard (plus de 30°
à Modane), surtout que le sentier est coupé par un chantier dans la
pente raide sous le viaduc de l'autoroute et que l'itinéraire de
remplacement monte tout droit dans de la terre nue. Bref, mauvais
souvenir. Les choses s'arrangent un peu plus haut, lorsqu'on trouve
enfin un peu d'ombre dans la forêt. Jolie vue en enfilade sur la
vallée de l'Arc en amont de Modane, dominée par la Dent Parrachée
et le Grand Roc Noir, mais les nuages arrivent.
La chaleur lourde fait pressentir
l'arrivée d'un orage dans la soirée, mais finalement il n'arrivera
que dans la nuit.
Demi-pension au gîte d'étape,
propriétaire-gérant-cuisinier sympa (et Alsacien), bon repas.
5 août :
Valfréjus – Granges de la Vallée Etroite (GR5)
Après l'orage, le temps s'est
nettement rafraîchi : environ 10° à 1600 m d'altitude, et il
pleuviote. Le tout agrémenté d'un vent soutenu.
Départ du gîte vers 8h en direction
du col de la Vallée Etroite (2430 m), en démarrant par la variante
du GR5 en rive gauche jusqu'au Lavoir, histoire d'éviter autant que
possible la route. Ça ne commence à grimper qu'après le premier
quart-d'heure, et il y aura de nouveau un assez long passage en faux
plat vers la Replanette, ce qui fait qu'au total il faut bien compter
une demi-heure de marche de plus que les 800 m de dénivelé jusqu'au
col ne le laisseraient penser.
Toute la montée faite avec la veste
imperméable, arrivée au col sous un vent glacial. Il doit faire au
maximum 5°, le plafond nuageux est juste au-dessus du refuge du
Thabor et les sommets sont pris (il y neige), ce qui fait que je
n'envisage même pas de faire un détour vers les lacs
Ste-Marguerite. Au lieu de pique niquer confortablement au bord du
lac, je ne m'arrêterai pour casser la croûte que plus loin dans la
descente vers la Vallée Etroite, à l'abri précaire d'un gros
rocher.
Le temps commence à s'arranger en
début d'après-midi, les sommets qui bordent la Valle Etroite (Grand
Séru à l'ouest, Roche Bernaude et les Rois Mages à l'est)
apparaissent sous les nuages.
La descente est aussi plus longue que
le dénivelé pourrait le laisser croire, car elle traverse un
plateau assez long vers 2180 m d'altitude, puis se termine par 2 km
de faux-plat sur le chemin au fond de la vallée jusqu'aux Granges de
la Vallée Etroite (1760 m), où j'arrive vers 14h15, donc 6 heures
15 après mon départ, dont probablement 5
heures 30 de marche effective car je ne me suis guère arrêté.
La Vallée Etroite, bien
qu'administrativement en France depuis le traité de 1947 (rattachée
à la commune de Névache), est plus accessible depuis l'Italie, et
en a conservé les traditions.
Demi-pension et bonne cuisine italienne
(ainsi que l'accueil) au refuge Terzo Alpini, dortoirs un peu
vieillots, douche payante (faut bien gérer son temps pour avoir fini
de se rincer avant qu'elle s'arrête automatiquement au bout de 5
mn).
6 août : Granges
de la Vallée Etroite – Névache (GR5)
Etape courte jusqu'à Névache par le
col des Thures et son petit lac (2200 m), 4
heures de marche hors arrêts.
Le beau temps est revenu mais la
fraîcheur s'est maintenue, plutôt agréable pour la saison.
Départ à 7h30 avec la polaire sur le
dos. 1 heure 30 de montée raide mais en sous-bois, durant laquelle
je profite enfin de la vue vers les hauts sommets de la Vallée
Etroite,
Une demi-heure pour traverser
tranquillement le long plateau des Thures et découvrir la vue
lointaine vers le Queyras au sud-est (la pyramide sur la gauche doit
être le Grand Rochebrune),
avant de plonger dans une descente
raide en sous-bois, entre des pentes ravinées agrémentées de
cheminées de fée, vers les premiers hameaux de Névache (Roubion et
Sallé 1600 m), où je quitte le GR5. J'avais envisagé de faire un
crochet vers l'Aiguille Rouge (2545 m) au-dessus du vallon des
Thures, mais la paresse et la raideur de la pente m'en ont
dissuadé...
Une heure de descente, puis une petite
demi-heure par la route jusqu'au hameau de Ville Basse où je laisse
mon sac au gîte d'étape La Découverte avant d'aller faire un tour
dans le village et surtout le joli hameau de Ville Haute, avec ses
vieilles maison névachaises et son église.
C'est l'heure de déjeuner, je m'offre
le petit luxe d'un repas agréable en terrasse au Vialaou, en face de
l'église. De retour au gîte en début d'après-midi, j'en
profiterai pour faire une petite lessive qui aura bien le temps de
sécher au soleil pendant que je bouquine dans le jardin.
Demi-pension au gîte d'étape. Repas
plus que correct.
Possiblité de ravitaillement à
Roubion (alimentation) et à Ville Haute (boulangerie, boutiques de
produits régionaux).
7 août : Névache
– refuge de Laval
par
le chemin de ronde et les lacs Laramon et du Serpent
Ne voulant pas faire lever le gardien
du gîte juste pour moi, j'avais prévu de prendre le petit-déjeuner
en même temps qu'un autre groupe de randonneurs, à 7h30. Mais
réveillé tôt, je n'ai pas eu la patience d'attendre et suis parti
avant 7h, pour m'arrêter à la boulangerie de Ville Haute, ouverte
tôt le matin. Cerise sur le gâteau, j'ai découvert qu'elle fait
salon de thé et j'ai donc pu y déjeuner confortablement en plus d'y
acheter de quoi casser la croûte le midi (le tout très bon).
Départ de Ville Haute à 7h20 par le
GRP du tour du Thabor, en rive droite de la Clarée, qu'on traverse à
1750 m d'altitude pour rejoindre la route vers la chapelle Ste-Barbe
après 1 heure de marche. A cet endroit la vallée s'élargit et
offre une jolie vue sur les Cerces :
C'est un peu plus long que par la
route, mais ça permet de démarrer en douceur le long d'un beau
torrent, avant d'attaquer la rude montée exposée plein sud (environ
1 heure 20 jusqu'à un premier petit replat à 2180 m, d'où est
prise la photo ci-dessous) par les chalets de Biaune, vers l'ancien
chemin de ronde.
Celui-ci parcourt tout le versant au
nord-est de la vallée en balcon entre 2200 et 2300 m, et offre de
belles vues sur toute la vallée de la Clarée, depuis les sommets de
la frontière italienne au sud-est jusqu'au massif des Cerces au
nord-ouest. On a même la surprise de voir apparaître fugitivement
quelques sommets du massif des Ecrins derrière la crête du
Chardonnet.
Il m'a fallu 1 heure 20 de plus par le
chemin de ronde pour arriver au lac Laramon, et, après une bonne
pause casse-croûte et une petite sieste, une demi-heure pour faire
l'aller-retour du lac du Serpent (2450 m), plus quelques
arrêts-photo : dans la montée au-dessus du lac Laramon et
depuis le lac du Serpent on découvre une vue de plus en plus étendue
sur les sommets des Ecrins.
Beaucoup de monde aux lacs et sur le
sentier entre les deux, alors que je n'avais croisé que deux
randonneurs depuis le matin sur le chemin de ronde. Mais depuis le
parking de Fontcouverte, le lac Laramon n'est qu'à 1 heure 30 alors
qu'il en faut bien deux de plus depuis Ville Haute...
J'ai finalement retrouvé le chemin de
ronde (2290 m) en-dessous du lac Laramon deux heures après l'avoir
quitté et l'ai suivi encore une heure, de faux-plat montant en
faux-plat descendant, puis montant à nouveau, jusqu'à son point
culminant vers 2400 m, au-dessus du bout de la route et du refuge de
Laval (2010 m), atteint en une heure de plus par une raide descente
en lacets face au spectaculaire massif des Cerces.
En résumé : pour qui aborde la
haute vallée de la Clarée pour la première fois, ce long
cheminement depuis Ville Haute jusqu'à Laval par le chemin de ronde
est probablement la meilleure façon de la découvrir, par la variété
des points de vue qu'il offre et la proximité des premiers lacs.
Avec le détour par le lac du Serpent, il faut compter au moins 6
heures de marche effective, pour 1000 à 1100 m de dénivelé
positif cumulé, compte-tenu des portions en montée et descente du
sentier balcon. Le tout en plein soleil, le versant étant exposé au
sud puis à l'ouest, sans le moindre arbre pour faire de l'ombre.
En arrivant au refuge de Laval vers
15h30, la bière en terrasse (et à l'ombre!) était plus que
bienvenue...
Demi-pension au refuge de Laval. Le
bâtiment du refuge et sa terrasse sont agréables, le gardien sympa,
mais c'est un peu l'usine, à quelques minutes du parking (ou du
terminus de la navette de Névache), avec des familles venues faire
découvrir à leurs enfants les joies des nuits en « refuge ».
De manière générale à cette période de l'année, les refuges de
la haute vallée de la Clarée, tous accessibles en une heure ou
moins depuis la route et donnant accès à des balades faciles, sont
complets ; il faut réserver plusieurs jours à l'avance pour
être sûr d'y trouver de la place (voire établir son parcours en
fonction des disponibilités dans tel ou tel refuge).
8 août :
aller-retour au lac et au col des Béraudes
Ne sachant pas trop où j'en serais
physiquement après 3 jours de randonnée consécutifs avec un sac de
8 à 10 kg pour la première fois depuis plusieurs décennies,
j'avais prévu une journée de semi-repos, et réservé la nuitée
suivante au refuge des Drayères (à moins d'une heure du refuge de
Laval par la piste). J'envisageais de monter soit aux lacs de la
Muande, soit au lac des Béraudes.
Mais le matin venu, je me sentais
plutôt en forme : la météo prévoyant de la pluie dès le
lendemain matin (puis le retour du beau temps le 10), j'ai pensé
franchir le col des Béraudes pour descendre dans la vallée de la
Guisane le jour même, quitte à prendre une journée de repos au
Monêtier le 9 si le temps était vraiment mauvais, au lieu de faire
la longue étape prévue depuis les Drayères par le seuil des
Rochilles, le col des Cerces et le col de la Ponsonnière.
Parti du pont du Moutet (2020 m) vers 7h30, je suis arrivé au lac des Béraudes (2500 m) vers 9h10. Bon sentier mais raide, au pied de parois spectaculaires. Lac d'un bleu laiteux, dans un environnement très minéral (immenses pentes d'éboulis, dans lesquelles on devine la trace du sentier du col des Béraudes), belle vue vers les Muandes, le Mont et le Pic du Thabor.
Après une pause (et une nouvelle
hésitation) je suis reparti vers le col. Cheminement un peu pénible
dans une pente d'éboulis interminable, même si le sentier est bien
tracé. Un petit ressaut rocheux où il faut mettre les mains (mais
équipé d'un câble rassurant) peu avant le col. Plus d'une heure
pour arriver au col (2770 m). Mais la récompense est là, avec le
massif des Ecrins juste en face :
C'est là que les choses se gâtent :
la trace qui descend sur l'autre versant commence par traverser un
couloir un peu raide (et au-dessus de rochers peu sympathiques), du
moins suffisamment pour que je prenne peur bien qu'il n'y ait que
quelques pas à faire pour retrouver le sentier. Peut-être qu'avec
un compagnon plus vaillant je n'aurais pas hésité à m'y engager,
mais seul... Bref, j'ai fait demi-tour, pas très fier de moi.
Descente rapide jusqu'à la vallée (ça
m'aura au moins permis de confirmer que l'aller-retour du col des
Béraudes depuis le pont représente environ 4
heures 30 de marche effective), puis remontée en douceur par
l'agréable sentier en rive droite de la Clarée, coupée par une
longue pause repos-baignade-toilette-séchage au soleil au bord du
torrent (ça remonte le moral, et ça m'évitera d'utiliser les
douches du refuge). Du coup je ne sais pas trop combien de temps
prend la montée jusqu'au refuge des Drayères (2180 m), sans-doute
une petite heure, dont la plus grande partie en faux-plat le long du
torrent.
Demi-pension au refuge. Accueil et
repas correct sans plus (les moins bons depuis le départ). Groupe de
jeunes nombreux et bruyant avec accompagnateurs un peu dépassés.
9 août : refuge
des Drayères – le Casset (le Monêtier-les-Bains)
Comme prévu
depuis deux jours, ça se couvre, mais pour le moment il n'y a que
quelques nuages d'altitude qui enjolivent les sommets sous les
premiers rayons du soleil. La seule incertitude est de savoir si la
pluie va arriver avant la fin de la matinée ou seulement en début
d'après-midi. En tout cas, il va falloir faire vite pour éviter de
se la prendre avant l'arrivée dans la vallée de la Guisane.
Départ du refuge
vers 7h20, montée tranquille vers le seuil des Rochilles (2460 m),
atteint en 1 heure 15 après avoir longé le petit lac de la Clarée.
Je contourne le lac Rond en une vingtaine de minutes par la droite
puis par la petite hauteur qui le sépare du lac du Grand Ban, au
lieu de couper à gauche par la pente d'éboulis par laquelle passe
l'itinéraire balisé vers le col des Cerces (GR57).
Sans regret :
je rattrape presque le couple de randonneurs parti avant moi et qui
avait choisi ce chemin. Les deux lacs sont beaux, sous un ciel tirant
vers le blanc. Au début de la montée vers le col des Cerces, les
Aiguilles d'Arves apparaissent au-delà du lac du Grand Ban :
Il ne faut qu'une
petite demi-heure de plus pour arriver au col (2575 m). Puis dans la
descente apparaît le lac des Cerces (2410 m). Je m'éloigne un peu
du GR pour le longer, encore vingt minutes après le col. Belle vue
sur le Grand Galibier, de l'autre côté de la vallée.
Les nuages ne paraissent pas encore trop menaçants, je m'attarde pour prendre quelques photos des cimes qui se reflètent dans le lac,
avant d'attaquer
la montée du col de la Ponsonnière (2610 m)
que j'atteins une heure
plus tard, vers 10h50, après avoir traversé un troupeau de moutons.
Sur l'autre
versant, vue sur le Grand Lac en contrebas, et les arêtes de la
Bruyère. Le ciel se fait plus menaçant, je ne traîne pas. Le
premières gouttes commencent à tomber, mais après avoir longé le
petit lac de la Ponsonnière, la vue s'ouvre vers les sommets des
Agneaux et leurs glaciers encore légèrement éclairés par le
soleil, par-delà le Grand Lac et la vallée de la Guisane :
Il pleut de plus
en plus, je descends aussi vite que possible, pour atteindre
finalement la route du col du Lautaret au pont de l'Alpe (1710 m)
vers 12h45, soit environ 5 heures de marche
effective depuis mon départ du refuge des Drayères.
Ne voyant pas le
temps s'arranger, je décide de tracer jusqu'au Casset (1500 m), mon
étape de ce soir, par la petite route en contrebas de la nationale
plutôt que par le sentier sur l'autre rive de la Guisane, dans le
vague espoir de me faire prendre en stop (espoir déçu: il ne passe pas grand monde sur cette route). J'arrive finalement au Casset avec
le soleil vers 14h après avoir quand-même pris le temps de casser
la croûte...
Demi-pension au
gîte-hôtel Le Rebanchon, étape grand-luxe de mon périple,
récemment refait à neuf, avec une jolie chambre digne d'un hôtel
deux étoiles, et un repas agréable préparé par le couple de
propriétaires et pris en commun avec les deux seuls autres hôtes,
un couple de VTT-istes. Pour une vingtaine d'euros de plus, je ne
regrette pas de ne pas avoir trouvé de gîte d'étape au Casset (et
de ne pas m'être arrêté à celui du Lauzet pour éviter une heure
de marche supplémentaire le lendemain).
En résumé :
belle étape, passant par trois cols et autant de vallées offrant
des paysages bien différents, une demi-douzaine de lacs. Pour les
bons marcheurs, peut se faire en boucle (le tour des Cerces) en 7 à
8 heures, en revenant depuis le col de la Ponsonnière par le col et
le lac des Béraudes jusqu'au parking de Laval.
Finalement, même
si j'ai passé deux heures sous la pluie, je ne regrette pas d'avoir
renoncé la veille à descendre directement depuis le col des
Béraudes vers le Lauzet et le Casset.
10 août : le
Casset – Villar d'Arêne par le col d'Arsine (GR54)
d'abord tranquille par
un large chemin puis plus raide une fois passé le « lac »
de la Douche,
avant d'arriver au petit plateau du Réou d'Arsine vers
2250 m (2 heures 30 de marche) et de découvrir le vaste cirque du
glacier d'Arsine, depuis les Agneaux jusqu'au pic d'Arsine en passant
par le pic de Neige Cordier.
Ensuite le chemin
sera en pente douce voire parfois horizontal, via le col d'Arsine
(2340 m) et le plateau de l'Alpe de Villar d'Arêne. L'heure et demie
de marche se transforme en près de quatre heures de flânerie avec
de nombreux arrêts pour profiter du spectacle. Il fait tellement
beau que le temps ne compte plus... A partir du col d'Arsine on
découvre le massif de la Meije,
et en arrivant à
l'Alpe de Villar d'Arêne, la vue s'ouvre progressivement vers la
Grande Ruine puis Roche Faurio.
Une dernière
pause et un dernier coup d’œil en arrière vers les Agneaux, le
pic de Chamoissière, Roche Faurio,
avant d'aborder la
descente vers Villar d'Arêne, avec au fond l'Aiguille du Goléon :
Descente raide (30
mn) le long des chutes de la Romanche jusqu'au fond de la vallée
(pas d'Anna Falque, 1735 m), dominé par les glaciers du versant
nord-est de la Meije,. Puis 5 kilomètres de chemin puis petite route
(j'ai quitté le GR qui passe en rive gauche de la Romanche) jusqu'à
Villar d'Arêne (1670 m), le tout quasiment à l'horizontale (1 heure
15).
En résumé :
magnifique journée, permettant de pénétrer dans le massif des
Ecrins et d'approcher la haute montagne par un chemin facile et
présentant encore une grande variété de paysages. Le dénivelé
n'est pas énorme (+850 m, - 700 m), mais l'étape est assez longue
(6 heures de marche)
à cause des portions en faux-plat avant et surtout après le col
d'Arsine (6 km pour gagner 100 m d'altitude puis en perdre 250), puis
en fond de vallée jusqu'à Villar d'Arêne.
Nombreux
hébergements à Villar d'Arêne dont plusieurs gîtes d'étape.
Possibilité de ravitaillement.
11 août : Villar
d'Arêne – le Chazelet
Etape courte, par
l'Aiguillon (2095 m), petit sommet qui domine Villar d'Arene et la
Grave, et magnifique belvédère sur la Meije, atteint en 1 heure 30.
Descente par un
sentier en traversée vers Entraigues (1870 m), au fond de la vallée
du Goléon, pour emprunter la petite route qui dessert la ribambelle
de hameaux perchés au-dessus de la Grave,
Valfroide, les
Hières, Ventelon, les Terrasses, jusqu'au Chazelet, à 1800 m.
Arrivée au Chazelet pour déjeuner (3 heures
30 de marche).
J'aurais pu
allonger le parcours en prenant l'un des sentiers qui montent depuis
les Hières ou Ventelon jusqu'à la crête où culminent les
remontées mécaniques de la petite station du Chazelet et en
redescendant vers celle-ci, mais entre 11h et midi il faisait bien
chaud sur ce versant exposé au sud-est...
Demi-pension au
gîte « Chez Baptiste », où j'ai vu le patron sortir
d'énormes boules de pain maison de son four en début d'après-midi,
pain dont j'ai largement profité à table le soir et le lendemain
matin. Nuit calme dans un dortoir où j'étais seul (des chambres de
2 ou 4 étaient occupées par des couples ou familles utilisant le
gîte comme camp de base pour randonner à la journée).
12 août : le
Chazelet – Mizoën par le plateau d'Emparis (GR54)
Départ du gîte
vers 7h30, passage par le pont au-dessus du torrent du Gâ (1735 m),
au pied du télésiège (10 mn), puis 1 heure 20 de montée en lacets
jusqu'à la crête où arrive le téléski du plateau d'Emparis (2165
m).
Ensuite le sentier est en faux-plat, montant, descendant, puis
montant à nouveau jusqu'à la bifurcation (2300 m) vers les lacs du
plateau d'Emparis, atteinte 1 heure plus tard (dont un bon quart
d'heure passé à bavarder avec un randonneur redescendant d'un
bivouac sur le plateau).
Au passage, une autre rencontre :
J'ai raté la
bifurcation en voulant contourner un troupeau de vaches qui était en
fait sur le bon sentier,
mais après avoir perdu un peu de temps en montant jusqu'au col du Souchet (2365 m) puis en redescendant un peu, j'ai trouvé une autre trace menant au lac Lérié (2390 m). Normalement, j'aurais dû y arriver en une petite demi-heure.
mais après avoir perdu un peu de temps en montant jusqu'au col du Souchet (2365 m) puis en redescendant un peu, j'ai trouvé une autre trace menant au lac Lérié (2390 m). Normalement, j'aurais dû y arriver en une petite demi-heure.
Je n'ai pas pu
éviter de prendre la photo classique de la Meije et du Râteau se
reflétant dans le lac, mais dans une version troublée par le vent
et la végétation de surface :
Au lac
Lérié, l'Aiguille du Goléon :
Quant au lac Noir,
15 mn plus tard et un peu plus haut (2440 m), je l'ai surtout trouvé
très bleu, avec en arrivant un panorama sur les Grandes Rousses :
Et de la rive d'en
face, de nouveau la Meije...
Bref, le plateau
d'Emparis mérite sa réputation, et d'y flâner des heures.
Du lac Noir un sentier descend en moins de 30 mn vers le fond du vallon au nord (2190 m), au confluent de deux torrents, où on retrouve le GR54 et un carrefour où on a le choix entre le chemin de Besse et le chemin de Mizoën.
Du lac Noir un sentier descend en moins de 30 mn vers le fond du vallon au nord (2190 m), au confluent de deux torrents, où on retrouve le GR54 et un carrefour où on a le choix entre le chemin de Besse et le chemin de Mizoën.
En direction de
Besse on aperçoit le parking du col St-Georges à environ 1 km, sur
la petite route qui relie Besse à Mizoën – et qui rend le plateau
d'Emparis un peu trop facilement accessible par ce versant, et donc
fréquenté. En arrivant du Chazelet par le plateau en n'ayant
pratiquement rencontré personne jusqu'au lac Noir, et en croisant la
foule qui monte au lac Noir pour pique-niquer, ça donne une
impression pas très agréable de retour à la civilisation.
Finalement, après
avoir décidé de descendre comme prévu vers le refuge des Clots, et
donc pris la route vers Mizoën, puis le sentier (variante du GR),
j'y ai renoncé : la descente au-dessus de la cascade de la
Pisse me paraissait bien raide, et après avoir glissé et m'être
retrouvé sur les fesses deux fois sur un sentier qui donnait
l'impression de plonger vers un a-pic, j'ai pris peur et me suis
senti bien seul. J'ai fait demi-tour jusqu'à la route (200 m plus
haut quand-même), et me suis résigné à la suivre jusqu'à Mizoën
où il fallait impérativement que j'arrive pour prendre le lendemain
matin le bus au barrage du Chambon et le train à Grenoble.
Plus loin sur la
route, je me suis senti un peu ridicule en apercevant d'en haut la
pente où le sentier descend par des lacets bien marqués, juste
en-dessous de l'endroit où j'avais fait demi-tour. Mais le mal était
fait, et le ridicule ne tue pas...
Les voitures étant
rares sur cette mauvaise route qui n'en finissait pas, ce n'est
qu'une heure et demie plus tard (mais sans-doute encore à deux
heures de marche de Mizoën) que j'ai eu la chance de me faire
prendre en stop par une petite famille qui descendait vers Vizille
et, une fois au courant de mes déboires, m'a proposé de me déposer
à Bourg d'Oisans. Ouf...
Malgré tout cette route offrait encore de bien belles vues, aussi bien sur les Grandes Rousses
que sur la Meije
En résumé :
dommage d'avoir fini sur une mauvaise impression la traversée du
plateau d'Emparis. Si j'avais été jusqu'au refuge des Clots comme
prévu, cela aurait représenté environ 5 heures 45 de marche
effective (3 heures jusqu'au lac Noir, 1 heure 15 jusqu'au point où le
sentier quitte la route de Mizoën, 1 heure 30 de descente jusqu'aux
Clots), et 2 petites heures le lendemain pour aller prendre le bus au
barrage du Chambon.
Quelques liens utiles
Les hébergements
Les
nuitées dans tous les refuges et gîtes d'étape de Modane à la
vallée de Névache peuvent être réservées en ligne sur le site de
la « Compagnie des Refuges Clarée Thabor », très
pratique :
Pour
ceux qui envisageraient de passer par le mont Thabor et pour cela de
dormir au refuge du même nom, il faut savoir qu'en haute saison il
est complet longtemps à l'avance.
Remarque : pas de réseau GSM dans la Haute Clarée, même au refuge de Laval juste au bout de la route. Pas de réseau non plus dans la Vallée Etroite.
Remarque : pas de réseau GSM dans la Haute Clarée, même au refuge de Laval juste au bout de la route. Pas de réseau non plus dans la Vallée Etroite.
Le
gîte-hôtel « Le Rebanchon » au Casset (le Monêtier les
Bains) est très agréable, et la demi-pension en chambre confortable
n'y revient qu'à 15 ou 20€ de plus qu'en gîte d'étape, surtout
si le patron vous applique son tarif randonneur (qu'il m'a proposé
spontanément) : http://lerebanchon.com/
Il
y a un gîte d'étape au Lauzet (4 km avant le Casset, donc prévoir
1 heure de marche de plus le lendemain) :
http://www.gite-aiguillette-du-lauzet.com/index.php/fr/
Gîte
d'étape à Villar d'Arêne (entre autres possibilités) :
https://www.la-breche.org/
Le
gîte d'étape « Chez Baptiste » au Chazelet, qui propose
aussi des chambres de 2 (ou plus), pour pas beaucoup plus cher que la
nuitée en dortoir : http://www.chezbaptiste.fr/index.html
Les
accès en transports en commun
Le
train : http://www.voyages-sncf.com/, évidemment
- Aller : gares de Modane ou de Bardonnecchia sur la ligne Lyon-Turin (TGV direct depuis Paris). Départ à pieds possible depuis la gare.
- Retour : gare de Grenoble.
Bus
pour Bourg d'Oisans et Grenoble depuis le barrage du Chambon (à 1 km
de Mizoën par le sentier, 2,5 km par la route) :
http://www.transisere.fr/
Briançon
et le Monêtier sont desservis par bus depuis la gare TGV d'Oulx en Italie, via le col de Montgenèvre :
http://www.autocars-resalp.com/lignes-regulieres/.
C'est le moyen le plus rapide pour y arriver depuis Paris ou Lyon, en
tout cas tant que le tunnel du Chambon est fermé (de Briançon, bus
pour Névache).
La
desserte de la Grave et Villar d'Arêne en bus depuis Grenoble ou
Briançon dépend de la réouverture du tunnel du Chambon. Il n'y a
apparemment pas de solution depuis Briançon autre que la ligne
Briançon-Grenoble ! Cet été (2017) celle-ci sera encore
déviée par le tunnel du Fréjus et ne passera donc pas par la
Grave.
Idées de variantes
En plus des détours possibles déjà mentionnés,
Variante
plus sportive en trois jours de Modane au Casset
- refuge du Thabor (jour 1),
- mont Thabor, refuge des Drayères (jour 2), en suivant le GR57 depuis le col de la Vallée Etroite. Traversée de névé probable entre le col de la Chapelle et le col de Valmeinier, puis passage un peu aérien par les crêtes de la roche du Chardonnet, dans la descente du mont Thabor vers les Drayères.
- des Drayères au Casset (jour 3), soit par le GR57 (cf. mon itinéraire), soit par le col des Béraudes (court passage un peu exposé au début de la descente)
Variante
pour bons marcheurs, en deux jours du Casset à Besse ou à Mizoën
- jour 1 :prolonger par le GR54 jusqu'à la Grave (+1 heure 15) l'étape du Casset à Villar d'Arêne ;
- jour 2 : toujours par le GR54, monter de la Grave au Chazelet (+1 heure 30) pour retrouver la suite de l'itinéraire. Possibilité de dormir en refuge sur le plateau (refuge des Mouterres), ou de descendre vers le refuge des Clots, sans se laisser impressionner par la pente.
- à moins d'avoir choisi de passer par les Clots pour arriver à Mizoën, la descente vers Besse ne présente guère d'intérêt. Ne pas hésiter à se faire prendre en stop pour descendre, plutôt vers Besse (route plus fréquentée et peut-être meilleure) que vers Mizoën. Et parmi les nombreux touristes ou randonneurs à la journée stationnant en haut de la route, il s'en trouvera sans-doute qui pourront vous déposer à Bourg d'Oisans.
- Il est possible de descendre à pieds à Mizoën par la route (très peu fréquentée), les vues sont magnifiques tout le long du parcours. Mais c'est très long, surtout si on est parti de la Grave.
Prolongation
de 4 jours à partir de Besse
permettant d'aborder deux autres
massifs (Grandes Rousses et Belledonne) et d'arriver tout près de
Grenoble pratiquement sans jamais descendre en-dessous de 1500 m :
- jour 1 : de Besse à St-Sorlin d'Arves par le col des Prés Nouveaux ;
- jour 2 : de St-Sorlin au refuge de la Combe Madame par le col de la Croix de Fer, le col du Glandon (3 km de route), le col de la Croix ;
- jour 3 : du refuge de la Combe Madame aux lacs et refuge des Sept-Laux ;
- jour 4 :du refuge des Sept-Laux au versant ouest de la station des Sept-Laux (Prapoutel ou Pipay).
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