jeudi 16 mars 2017

De Modane à Bourg d'Oisans

Randonnée de 8,5 jours effectuée en août 2016

J'avais établi l'itinéraire de manière à pouvoir arriver et repartir en transport en commun, et découpé les étapes en fonction de mes capacités de randonneur moyen et des possibilités d'hébergement. Pour l'essentiel, l'itinéraire emprunte des GR : le GR5 (2 jours), le GRP du tour du mont Thabor (1 jour), le GR57 (1 jour), le GR54 (2 jours). Les rares portions hors GR ne présentent aucune difficulté d'orientation.

Je souhaitais depuis longtemps visiter la vallée de Névache (la haute Clarée), que je ne connaissais pas. Elle constituait donc mon premier objectif, et j'y ai passé trois jours, de lac en lac et de gîte en refuge, dont une étape en aller-retour dont pourrait se passer un randonneur souhaitant effectuer le même parcours mais disposant de moins de temps.
Un autre point de départ possible, faisant gagner une journée, aurait été Bardonnecchia en Italie (desservie par le même TGV et pour laquelle la SNCF propose curieusement des billets moins chers que pour Modane), d'où il est possible de rejoindre l'itinéraire aux Granges de la Vallée Etroite.

Au-delà de Névache mon itinéraire se poursuivait vers l'Oisans, à l'ouest, pour se terminer à Mizoën (bus pour Bourg d'Oisans et Grenoble au barrage du Chambon). Mais en faisant étape à Besse plutôt qu'à Mizoën, une (longue) journée de plus par le GR54 m'aurait permis d'arriver à pieds à Bourg d'Oisans.

Je n'avais pas prévu de prendre des photos et n'étais pas équipé pour. Mais à partir du troisième jour et du retour du beau temps, je n'ai pas pu résister à l'envie de garder des souvenirs et ai utilisé mon téléphone, même si la qualité des photos s'en ressent parfois.




4 août : Modane -Valfréjus (GR5)

Arrivée à Modane en TGV vers 15h.

Montée à Valfréjus par la variante du GR5 qui part de la gare via Fourneaux puis la rive gauche du ruisseau du Charmaix. 600 m de dénivelé plus 1,5 km de plat jusqu'au gîte d'étape Les Tavernes, situé à la sortie de Valfréjus (1630 m). Environ 2 heures 15 de marche effective.
Bavante, en plein cagnard (plus de 30° à Modane), surtout que le sentier est coupé par un chantier dans la pente raide sous le viaduc de l'autoroute et que l'itinéraire de remplacement monte tout droit dans de la terre nue. Bref, mauvais souvenir. Les choses s'arrangent un peu plus haut, lorsqu'on trouve enfin un peu d'ombre dans la forêt. Jolie vue en enfilade sur la vallée de l'Arc en amont de Modane, dominée par la Dent Parrachée et le Grand Roc Noir, mais les nuages arrivent.
La chaleur lourde fait pressentir l'arrivée d'un orage dans la soirée, mais finalement il n'arrivera que dans la nuit.

Demi-pension au gîte d'étape, propriétaire-gérant-cuisinier sympa (et Alsacien), bon repas.


5 août : Valfréjus – Granges de la Vallée Etroite (GR5)

Après l'orage, le temps s'est nettement rafraîchi : environ 10° à 1600 m d'altitude, et il pleuviote. Le tout agrémenté d'un vent soutenu.
Départ du gîte vers 8h en direction du col de la Vallée Etroite (2430 m), en démarrant par la variante du GR5 en rive gauche jusqu'au Lavoir, histoire d'éviter autant que possible la route. Ça ne commence à grimper qu'après le premier quart-d'heure, et il y aura de nouveau un assez long passage en faux plat vers la Replanette, ce qui fait qu'au total il faut bien compter une demi-heure de marche de plus que les 800 m de dénivelé jusqu'au col ne le laisseraient penser.
Toute la montée faite avec la veste imperméable, arrivée au col sous un vent glacial. Il doit faire au maximum 5°, le plafond nuageux est juste au-dessus du refuge du Thabor et les sommets sont pris (il y neige), ce qui fait que je n'envisage même pas de faire un détour vers les lacs Ste-Marguerite. Au lieu de pique niquer confortablement au bord du lac, je ne m'arrêterai pour casser la croûte que plus loin dans la descente vers la Vallée Etroite, à l'abri précaire d'un gros rocher.
Le temps commence à s'arranger en début d'après-midi, les sommets qui bordent la Valle Etroite (Grand Séru à l'ouest, Roche Bernaude et les Rois Mages à l'est) apparaissent sous les nuages.
La descente est aussi plus longue que le dénivelé pourrait le laisser croire, car elle traverse un plateau assez long vers 2180 m d'altitude, puis se termine par 2 km de faux-plat sur le chemin au fond de la vallée jusqu'aux Granges de la Vallée Etroite (1760 m), où j'arrive vers 14h15, donc 6 heures 15 après mon départ, dont probablement 5 heures 30 de marche effective car je ne me suis guère arrêté.

La Vallée Etroite, bien qu'administrativement en France depuis le traité de 1947 (rattachée à la commune de Névache), est plus accessible depuis l'Italie, et en a conservé les traditions.
Demi-pension et bonne cuisine italienne (ainsi que l'accueil) au refuge Terzo Alpini, dortoirs un peu vieillots, douche payante (faut bien gérer son temps pour avoir fini de se rincer avant qu'elle s'arrête automatiquement au bout de 5 mn).


6 août : Granges de la Vallée Etroite – Névache (GR5)

Etape courte jusqu'à Névache par le col des Thures et son petit lac (2200 m), 4 heures de marche hors arrêts.

Le beau temps est revenu mais la fraîcheur s'est maintenue, plutôt agréable pour la saison.
Départ à 7h30 avec la polaire sur le dos. 1 heure 30 de montée raide mais en sous-bois, durant laquelle je profite enfin de la vue vers les hauts sommets de la Vallée Etroite,

Une demi-heure pour traverser tranquillement le long plateau des Thures et découvrir la vue lointaine vers le Queyras au sud-est (la pyramide sur la gauche doit être le Grand Rochebrune),

avant de plonger dans une descente raide en sous-bois, entre des pentes ravinées agrémentées de cheminées de fée, vers les premiers hameaux de Névache (Roubion et Sallé 1600 m), où je quitte le GR5. J'avais envisagé de faire un crochet vers l'Aiguille Rouge (2545 m) au-dessus du vallon des Thures, mais la paresse et la raideur de la pente m'en ont dissuadé...
Une heure de descente, puis une petite demi-heure par la route jusqu'au hameau de Ville Basse où je laisse mon sac au gîte d'étape La Découverte avant d'aller faire un tour dans le village et surtout le joli hameau de Ville Haute, avec ses vieilles maison névachaises et son église.
C'est l'heure de déjeuner, je m'offre le petit luxe d'un repas agréable en terrasse au Vialaou, en face de l'église. De retour au gîte en début d'après-midi, j'en profiterai pour faire une petite lessive qui aura bien le temps de sécher au soleil pendant que je bouquine dans le jardin.

Demi-pension au gîte d'étape. Repas plus que correct.
Possiblité de ravitaillement à Roubion (alimentation) et à Ville Haute (boulangerie, boutiques de produits régionaux).


7 août : Névache – refuge de Laval
par le chemin de ronde et les lacs Laramon et du Serpent

Ne voulant pas faire lever le gardien du gîte juste pour moi, j'avais prévu de prendre le petit-déjeuner en même temps qu'un autre groupe de randonneurs, à 7h30. Mais réveillé tôt, je n'ai pas eu la patience d'attendre et suis parti avant 7h, pour m'arrêter à la boulangerie de Ville Haute, ouverte tôt le matin. Cerise sur le gâteau, j'ai découvert qu'elle fait salon de thé et j'ai donc pu y déjeuner confortablement en plus d'y acheter de quoi casser la croûte le midi (le tout très bon).

Départ de Ville Haute à 7h20 par le GRP du tour du Thabor, en rive droite de la Clarée, qu'on traverse à 1750 m d'altitude pour rejoindre la route vers la chapelle Ste-Barbe après 1 heure de marche. A cet endroit la vallée s'élargit et offre une jolie vue sur les Cerces :

C'est un peu plus long que par la route, mais ça permet de démarrer en douceur le long d'un beau torrent, avant d'attaquer la rude montée exposée plein sud (environ 1 heure 20 jusqu'à un premier petit replat à 2180 m, d'où est prise la photo ci-dessous) par les chalets de Biaune, vers l'ancien chemin de ronde.
Celui-ci parcourt tout le versant au nord-est de la vallée en balcon entre 2200 et 2300 m, et offre de belles vues sur toute la vallée de la Clarée, depuis les sommets de la frontière italienne au sud-est jusqu'au massif des Cerces au nord-ouest. On a même la surprise de voir apparaître fugitivement quelques sommets du massif des Ecrins derrière la crête du Chardonnet.

Il m'a fallu 1 heure 20 de plus par le chemin de ronde pour arriver au lac Laramon, et, après une bonne pause casse-croûte et une petite sieste, une demi-heure pour faire l'aller-retour du lac du Serpent (2450 m), plus quelques arrêts-photo : dans la montée au-dessus du lac Laramon et depuis le lac du Serpent on découvre une vue de plus en plus étendue sur les sommets des Ecrins.
Beaucoup de monde aux lacs et sur le sentier entre les deux, alors que je n'avais croisé que deux randonneurs depuis le matin sur le chemin de ronde. Mais depuis le parking de Fontcouverte, le lac Laramon n'est qu'à 1 heure 30 alors qu'il en faut bien deux de plus depuis Ville Haute...

J'ai finalement retrouvé le chemin de ronde (2290 m) en-dessous du lac Laramon deux heures après l'avoir quitté et l'ai suivi encore une heure, de faux-plat montant en faux-plat descendant, puis montant à nouveau, jusqu'à son point culminant vers 2400 m, au-dessus du bout de la route et du refuge de Laval (2010 m), atteint en une heure de plus par une raide descente en lacets face au spectaculaire massif des Cerces.

En résumé : pour qui aborde la haute vallée de la Clarée pour la première fois, ce long cheminement depuis Ville Haute jusqu'à Laval par le chemin de ronde est probablement la meilleure façon de la découvrir, par la variété des points de vue qu'il offre et la proximité des premiers lacs. Avec le détour par le lac du Serpent, il faut compter au moins 6 heures de marche effective, pour 1000 à 1100 m de dénivelé positif cumulé, compte-tenu des portions en montée et descente du sentier balcon. Le tout en plein soleil, le versant étant exposé au sud puis à l'ouest, sans le moindre arbre pour faire de l'ombre.
En arrivant au refuge de Laval vers 15h30, la bière en terrasse (et à l'ombre!) était plus que bienvenue...

Demi-pension au refuge de Laval. Le bâtiment du refuge et sa terrasse sont agréables, le gardien sympa, mais c'est un peu l'usine, à quelques minutes du parking (ou du terminus de la navette de Névache), avec des familles venues faire découvrir à leurs enfants les joies des nuits en « refuge ». De manière générale à cette période de l'année, les refuges de la haute vallée de la Clarée, tous accessibles en une heure ou moins depuis la route et donnant accès à des balades faciles, sont complets ; il faut réserver plusieurs jours à l'avance pour être sûr d'y trouver de la place (voire établir son parcours en fonction des disponibilités dans tel ou tel refuge).


8 août : aller-retour au lac et au col des Béraudes

Ne sachant pas trop où j'en serais physiquement après 3 jours de randonnée consécutifs avec un sac de 8 à 10 kg pour la première fois depuis plusieurs décennies, j'avais prévu une journée de semi-repos, et réservé la nuitée suivante au refuge des Drayères (à moins d'une heure du refuge de Laval par la piste). J'envisageais de monter soit aux lacs de la Muande, soit au lac des Béraudes.
Mais le matin venu, je me sentais plutôt en forme : la météo prévoyant de la pluie dès le lendemain matin (puis le retour du beau temps le 10), j'ai pensé franchir le col des Béraudes pour descendre dans la vallée de la Guisane le jour même, quitte à prendre une journée de repos au Monêtier le 9 si le temps était vraiment mauvais, au lieu de faire la longue étape prévue depuis les Drayères par le seuil des Rochilles, le col des Cerces et le col de la Ponsonnière.

Parti du pont du Moutet (2020 m) vers 7h30, je suis arrivé au lac des Béraudes (2500 m) vers 9h10. Bon sentier mais raide, au pied de parois spectaculaires. Lac d'un bleu laiteux, dans un environnement très minéral (immenses pentes d'éboulis, dans lesquelles on devine la trace du sentier du col des Béraudes), belle vue vers les Muandes, le Mont et le Pic du Thabor.

Après une pause (et une nouvelle hésitation) je suis reparti vers le col. Cheminement un peu pénible dans une pente d'éboulis interminable, même si le sentier est bien tracé. Un petit ressaut rocheux où il faut mettre les mains (mais équipé d'un câble rassurant) peu avant le col. Plus d'une heure pour arriver au col (2770 m). Mais la récompense est là, avec le massif des Ecrins juste en face :

C'est là que les choses se gâtent : la trace qui descend sur l'autre versant commence par traverser un couloir un peu raide (et au-dessus de rochers peu sympathiques), du moins suffisamment pour que je prenne peur bien qu'il n'y ait que quelques pas à faire pour retrouver le sentier. Peut-être qu'avec un compagnon plus vaillant je n'aurais pas hésité à m'y engager, mais seul... Bref, j'ai fait demi-tour, pas très fier de moi.

Descente rapide jusqu'à la vallée (ça m'aura au moins permis de confirmer que l'aller-retour du col des Béraudes depuis le pont représente environ 4 heures 30 de marche effective), puis remontée en douceur par l'agréable sentier en rive droite de la Clarée, coupée par une longue pause repos-baignade-toilette-séchage au soleil au bord du torrent (ça remonte le moral, et ça m'évitera d'utiliser les douches du refuge). Du coup je ne sais pas trop combien de temps prend la montée jusqu'au refuge des Drayères (2180 m), sans-doute une petite heure, dont la plus grande partie en faux-plat le long du torrent.


Demi-pension au refuge. Accueil et repas correct sans plus (les moins bons depuis le départ). Groupe de jeunes nombreux et bruyant avec accompagnateurs un peu dépassés.



9 août : refuge des Drayères – le Casset (le Monêtier-les-Bains)

Comme prévu depuis deux jours, ça se couvre, mais pour le moment il n'y a que quelques nuages d'altitude qui enjolivent les sommets sous les premiers rayons du soleil. La seule incertitude est de savoir si la pluie va arriver avant la fin de la matinée ou seulement en début d'après-midi. En tout cas, il va falloir faire vite pour éviter de se la prendre avant l'arrivée dans la vallée de la Guisane.

Départ du refuge vers 7h20, montée tranquille vers le seuil des Rochilles (2460 m), atteint en 1 heure 15 après avoir longé le petit lac de la Clarée. Je contourne le lac Rond en une vingtaine de minutes par la droite puis par la petite hauteur qui le sépare du lac du Grand Ban, au lieu de couper à gauche par la pente d'éboulis par laquelle passe l'itinéraire balisé vers le col des Cerces (GR57).
Sans regret : je rattrape presque le couple de randonneurs parti avant moi et qui avait choisi ce chemin. Les deux lacs sont beaux, sous un ciel tirant vers le blanc. Au début de la montée vers le col des Cerces, les Aiguilles d'Arves apparaissent au-delà du lac du Grand Ban :

Il ne faut qu'une petite demi-heure de plus pour arriver au col (2575 m). Puis dans la descente apparaît le lac des Cerces (2410 m). Je m'éloigne un peu du GR pour le longer, encore vingt minutes après le col. Belle vue sur le Grand Galibier, de l'autre côté de la vallée.

Les nuages ne paraissent pas encore trop menaçants, je m'attarde pour prendre quelques photos des cimes qui se reflètent dans le lac,

avant d'attaquer la montée du col de la Ponsonnière (2610 m) 

que j'atteins une heure plus tard, vers 10h50, après avoir traversé un troupeau de moutons.

Sur l'autre versant, vue sur le Grand Lac en contrebas, et les arêtes de la Bruyère. Le ciel se fait plus menaçant, je ne traîne pas. Le premières gouttes commencent à tomber, mais après avoir longé le petit lac de la Ponsonnière, la vue s'ouvre vers les sommets des Agneaux et leurs glaciers encore légèrement éclairés par le soleil, par-delà le Grand Lac et la vallée de la Guisane :

Il pleut de plus en plus, je descends aussi vite que possible, pour atteindre finalement la route du col du Lautaret au pont de l'Alpe (1710 m) vers 12h45, soit environ 5 heures de marche effective depuis mon départ du refuge des Drayères.
Ne voyant pas le temps s'arranger, je décide de tracer jusqu'au Casset (1500 m), mon étape de ce soir, par la petite route en contrebas de la nationale plutôt que par le sentier sur l'autre rive de la Guisane, dans le vague espoir de me faire prendre en stop (espoir déçu: il ne passe pas grand monde sur cette route). J'arrive finalement au Casset avec le soleil vers 14h après avoir quand-même pris le temps de casser la croûte...

Demi-pension au gîte-hôtel Le Rebanchon, étape grand-luxe de mon périple, récemment refait à neuf, avec une jolie chambre digne d'un hôtel deux étoiles, et un repas agréable préparé par le couple de propriétaires et pris en commun avec les deux seuls autres hôtes, un couple de VTT-istes. Pour une vingtaine d'euros de plus, je ne regrette pas de ne pas avoir trouvé de gîte d'étape au Casset (et de ne pas m'être arrêté à celui du Lauzet pour éviter une heure de marche supplémentaire le lendemain).

En résumé : belle étape, passant par trois cols et autant de vallées offrant des paysages bien différents, une demi-douzaine de lacs. Pour les bons marcheurs, peut se faire en boucle (le tour des Cerces) en 7 à 8 heures, en revenant depuis le col de la Ponsonnière par le col et le lac des Béraudes jusqu'au parking de Laval.
Finalement, même si j'ai passé deux heures sous la pluie, je ne regrette pas d'avoir renoncé la veille à descendre directement depuis le col des Béraudes vers le Lauzet et le Casset.


10 août : le Casset – Villar d'Arêne par le col d'Arsine (GR54)


Départ vers 8h du Casset, remontée du vallon du Petit Tabuc dominé par le glacier du Casset descendant de la montagne des Agneaux,
d'abord tranquille par un large chemin puis plus raide une fois passé le « lac » de la Douche, 





avant d'arriver au petit plateau du Réou d'Arsine vers 2250 m (2 heures 30 de marche) et de découvrir le vaste cirque du glacier d'Arsine, depuis les Agneaux jusqu'au pic d'Arsine en passant par le pic de Neige Cordier.

Ensuite le chemin sera en pente douce voire parfois horizontal, via le col d'Arsine (2340 m) et le plateau de l'Alpe de Villar d'Arêne. L'heure et demie de marche se transforme en près de quatre heures de flânerie avec de nombreux arrêts pour profiter du spectacle. Il fait tellement beau que le temps ne compte plus... A partir du col d'Arsine on découvre le massif de la Meije,

et en arrivant à l'Alpe de Villar d'Arêne, la vue s'ouvre progressivement vers la Grande Ruine puis Roche Faurio.
Une dernière pause et un dernier coup d’œil en arrière vers les Agneaux, le pic de Chamoissière, Roche Faurio,

avant d'aborder la descente vers Villar d'Arêne, avec au fond l'Aiguille du Goléon :

Descente raide (30 mn) le long des chutes de la Romanche jusqu'au fond de la vallée (pas d'Anna Falque, 1735 m), dominé par les glaciers du versant nord-est de la Meije,. Puis 5 kilomètres de chemin puis petite route (j'ai quitté le GR qui passe en rive gauche de la Romanche) jusqu'à Villar d'Arêne (1670 m), le tout quasiment à l'horizontale (1 heure 15).

En résumé : magnifique journée, permettant de pénétrer dans le massif des Ecrins et d'approcher la haute montagne par un chemin facile et présentant encore une grande variété de paysages. Le dénivelé n'est pas énorme (+850 m, - 700 m), mais l'étape est assez longue (6 heures de marche) à cause des portions en faux-plat avant et surtout après le col d'Arsine (6 km pour gagner 100 m d'altitude puis en perdre 250), puis en fond de vallée jusqu'à Villar d'Arêne.

Nombreux hébergements à Villar d'Arêne dont plusieurs gîtes d'étape. Possibilité de ravitaillement.


11 août : Villar d'Arêne – le Chazelet

Etape courte, par l'Aiguillon (2095 m), petit sommet qui domine Villar d'Arene et la Grave, et magnifique belvédère sur la Meije, atteint en 1 heure 30.

Descente par un sentier en traversée vers Entraigues (1870 m), au fond de la vallée du Goléon, pour emprunter la petite route qui dessert la ribambelle de hameaux perchés au-dessus de la Grave,

Valfroide, les Hières, Ventelon, les Terrasses, jusqu'au Chazelet, à 1800 m. Arrivée au Chazelet pour déjeuner (3 heures 30 de marche).
J'aurais pu allonger le parcours en prenant l'un des sentiers qui montent depuis les Hières ou Ventelon jusqu'à la crête où culminent les remontées mécaniques de la petite station du Chazelet et en redescendant vers celle-ci, mais entre 11h et midi il faisait bien chaud sur ce versant exposé au sud-est...

Demi-pension au gîte « Chez Baptiste », où j'ai vu le patron sortir d'énormes boules de pain maison de son four en début d'après-midi, pain dont j'ai largement profité à table le soir et le lendemain matin. Nuit calme dans un dortoir où j'étais seul (des chambres de 2 ou 4 étaient occupées par des couples ou familles utilisant le gîte comme camp de base pour randonner à la journée).


12 août : le Chazelet – Mizoën par le plateau d'Emparis (GR54)

Départ du gîte vers 7h30, passage par le pont au-dessus du torrent du Gâ (1735 m), au pied du télésiège (10 mn), puis 1 heure 20 de montée en lacets jusqu'à la crête où arrive le téléski du plateau d'Emparis (2165 m). 
Ensuite le sentier est en faux-plat, montant, descendant, puis montant à nouveau jusqu'à la bifurcation (2300 m) vers les lacs du plateau d'Emparis, atteinte 1 heure plus tard (dont un bon quart d'heure passé à bavarder avec un randonneur redescendant d'un bivouac sur le plateau).
Au passage, une autre rencontre :


J'ai raté la bifurcation en voulant contourner un troupeau de vaches qui était en fait sur le bon sentier,
mais après avoir perdu un peu de temps en montant jusqu'au col du Souchet (2365 m) puis en redescendant un peu, j'ai trouvé une autre trace menant au lac Lérié (2390 m). Normalement, j'aurais dû y arriver en une petite demi-heure.
Je n'ai pas pu éviter de prendre la photo classique de la Meije et du Râteau se reflétant dans le lac, mais dans une version troublée par le vent et la végétation de surface :

Au lac Lérié, l'Aiguille du Goléon :

Quant au lac Noir, 15 mn plus tard et un peu plus haut (2440 m), je l'ai surtout trouvé très bleu, avec en arrivant un panorama sur les Grandes Rousses :

Et de la rive d'en face, de nouveau la Meije...

Bref, le plateau d'Emparis mérite sa réputation, et d'y flâner des heures.
Du lac Noir un sentier descend en moins de 30 mn vers le fond du vallon au nord (2190 m), au confluent de deux torrents, où on retrouve le GR54 et un carrefour où on a le choix entre le chemin de Besse et le chemin de Mizoën.
En direction de Besse on aperçoit le parking du col St-Georges à environ 1 km, sur la petite route qui relie Besse à Mizoën – et qui rend le plateau d'Emparis un peu trop facilement accessible par ce versant, et donc fréquenté. En arrivant du Chazelet par le plateau en n'ayant pratiquement rencontré personne jusqu'au lac Noir, et en croisant la foule qui monte au lac Noir pour pique-niquer, ça donne une impression pas très agréable de retour à la civilisation.

Finalement, après avoir décidé de descendre comme prévu vers le refuge des Clots, et donc pris la route vers Mizoën, puis le sentier (variante du GR), j'y ai renoncé : la descente au-dessus de la cascade de la Pisse me paraissait bien raide, et après avoir glissé et m'être retrouvé sur les fesses deux fois sur un sentier qui donnait l'impression de plonger vers un a-pic, j'ai pris peur et me suis senti bien seul. J'ai fait demi-tour jusqu'à la route (200 m plus haut quand-même), et me suis résigné à la suivre jusqu'à Mizoën où il fallait impérativement que j'arrive pour prendre le lendemain matin le bus au barrage du Chambon et le train à Grenoble.

Plus loin sur la route, je me suis senti un peu ridicule en apercevant d'en haut la pente où le sentier descend par des lacets bien marqués, juste en-dessous de l'endroit où j'avais fait demi-tour. Mais le mal était fait, et le ridicule ne tue pas...
Les voitures étant rares sur cette mauvaise route qui n'en finissait pas, ce n'est qu'une heure et demie plus tard (mais sans-doute encore à deux heures de marche de Mizoën) que j'ai eu la chance de me faire prendre en stop par une petite famille qui descendait vers Vizille et, une fois au courant de mes déboires, m'a proposé de me déposer à Bourg d'Oisans. Ouf...
Malgré tout cette route offrait encore de bien belles vues, aussi bien sur les Grandes Rousses
que sur la Meije

En résumé : dommage d'avoir fini sur une mauvaise impression la traversée du plateau d'Emparis. Si j'avais été jusqu'au refuge des Clots comme prévu, cela aurait représenté environ 5 heures 45 de marche effective (3 heures jusqu'au lac Noir, 1 heure 15 jusqu'au point où le sentier quitte la route de Mizoën, 1 heure 30 de descente jusqu'aux Clots), et 2 petites heures le lendemain pour aller prendre le bus au barrage du Chambon.


Quelques liens utiles


Les hébergements

Les nuitées dans tous les refuges et gîtes d'étape de Modane à la vallée de Névache peuvent être réservées en ligne sur le site de la « Compagnie des Refuges Clarée Thabor », très pratique :
Pour ceux qui envisageraient de passer par le mont Thabor et pour cela de dormir au refuge du même nom, il faut savoir qu'en haute saison il est complet longtemps à l'avance.

Remarque : pas de réseau GSM dans la Haute Clarée, même au refuge de Laval juste au bout de la route. Pas de réseau non plus dans la Vallée Etroite.

Le gîte-hôtel « Le Rebanchon » au Casset (le Monêtier les Bains) est très agréable, et la demi-pension en chambre confortable n'y revient qu'à 15 ou 20€ de plus qu'en gîte d'étape, surtout si le patron vous applique son tarif randonneur (qu'il m'a proposé spontanément) : http://lerebanchon.com/

Il y a un gîte d'étape au Lauzet (4 km avant le Casset, donc prévoir 1 heure de marche de plus le lendemain) : http://www.gite-aiguillette-du-lauzet.com/index.php/fr/

Gîte d'étape à Villar d'Arêne (entre autres possibilités) : https://www.la-breche.org/

Le gîte d'étape « Chez Baptiste » au Chazelet, qui propose aussi des chambres de 2 (ou plus), pour pas beaucoup plus cher que la nuitée en dortoir : http://www.chezbaptiste.fr/index.html

Les accès en transports en commun

Le train : http://www.voyages-sncf.com/, évidemment
  • Aller : gares de Modane ou de Bardonnecchia sur la ligne Lyon-Turin (TGV direct depuis Paris). Départ à pieds possible depuis la gare.
  • Retour : gare de Grenoble.
Bus pour Bourg d'Oisans et Grenoble depuis le barrage du Chambon (à 1 km de Mizoën par le sentier, 2,5 km par la route) : http://www.transisere.fr/

Briançon et le Monêtier sont desservis par bus depuis la gare TGV d'Oulx en Italie, via le col de Montgenèvre : http://www.autocars-resalp.com/lignes-regulieres/. C'est le moyen le plus rapide pour y arriver depuis Paris ou Lyon, en tout cas tant que le tunnel du Chambon est fermé (de Briançon, bus pour Névache).

La desserte de la Grave et Villar d'Arêne en bus depuis Grenoble ou Briançon dépend de la réouverture du tunnel du Chambon. Il n'y a apparemment pas de solution depuis Briançon autre que la ligne Briançon-Grenoble ! Cet été (2017) celle-ci sera encore déviée par le tunnel du Fréjus et ne passera donc pas par la Grave.

Idées de variantes


En plus des détours possibles déjà mentionnés,

Variante plus sportive en trois jours de Modane au Casset
  • refuge du Thabor (jour 1),
  • mont Thabor, refuge des Drayères (jour 2), en suivant le GR57 depuis le col de la Vallée Etroite. Traversée de névé probable entre le col de la Chapelle et le col de Valmeinier, puis passage un peu aérien par les crêtes de la roche du Chardonnet, dans la descente du mont Thabor vers les Drayères.
  • des Drayères au Casset (jour 3), soit par le GR57 (cf. mon itinéraire), soit par le col des Béraudes (court passage un peu exposé au début de la descente)
Variante pour bons marcheurs, en deux jours du Casset à Besse ou à Mizoën
  • jour 1 :prolonger par le GR54 jusqu'à la Grave (+1 heure 15) l'étape du Casset à Villar d'Arêne ;
  • jour 2 : toujours par le GR54, monter de la Grave au Chazelet (+1 heure 30) pour retrouver la suite de l'itinéraire. Possibilité de dormir en refuge sur le plateau (refuge des Mouterres), ou de descendre vers le refuge des Clots, sans se laisser impressionner par la pente.
  • à moins d'avoir choisi de passer par les Clots pour arriver à Mizoën, la descente vers Besse ne présente guère d'intérêt. Ne pas hésiter à se faire prendre en stop pour descendre, plutôt vers Besse (route plus fréquentée et peut-être meilleure) que vers Mizoën. Et parmi les nombreux touristes ou randonneurs à la journée stationnant en haut de la route, il s'en trouvera sans-doute qui pourront vous déposer à Bourg d'Oisans.
  • Il est possible de descendre à pieds à Mizoën par la route (très peu fréquentée), les vues sont magnifiques tout le long du parcours. Mais c'est très long, surtout si on est parti de la Grave.
Prolongation de 4 jours à partir de Besse
permettant d'aborder deux autres massifs (Grandes Rousses et Belledonne) et d'arriver tout près de Grenoble pratiquement sans jamais descendre en-dessous de 1500 m :
  • jour 1 : de Besse à St-Sorlin d'Arves par le col des Prés Nouveaux ;
  • jour 2 : de St-Sorlin au refuge de la Combe Madame par le col de la Croix de Fer, le col du Glandon (3 km de route), le col de la Croix ;
  • jour 3 : du refuge de la Combe Madame aux lacs et refuge des Sept-Laux ;
  • jour 4 :du refuge des Sept-Laux au versant ouest de la station des Sept-Laux (Prapoutel ou Pipay).

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